Voyage au Liban

30 juillet 2008

Silence Radio

Il me semble recommencer toujours les mêmes phrases, les mêmes discours. Je tourne en rond, je n'écris pas. Silence Radio. En fait, à chaque fois qu'il y a quelque chose à dire, je ne le dis pas. Silence Radio. Ma vie est faite de Silence Radio. un silence pesant.

Les jours passent, les jours sont effectivement passés. Après une "fête d'au revoir" ou une "fête d'adieu", expression totalement paradoxale, sauf pour les morts, qui eux, peuvent enfin se réjouir du vrai Silence Radio. Bref, tout se bruit pour dire que j'ai fait mes valises. Empaquetés des cartons et envoyé tout ça par cargo.

Je rentre "à la maison". Silence Radio.

Je pense à ma "maison", silence. Quelle "maison"? Celle du Liban, que je me suis trouvée, avec les amis dans le forfait, ou celle que j'ai quittée et qui m'attend, avec les chats dans le package? Silence Radio. Je ne sais plus où c'est, ma maison. Je ne sais pas si je suis contente, si je suis triste. Dire "au revoir" ou "adieu", finalement, ça ne change rien pour moi. C'est encore un silence qui s'installe, le silence des autres, de ceux que je vais laisser. C'est un vide de plus dans ce trop plein de tout.

Pleurer? pourquoi faire? silence radio. J'observe les gens qui me disent "au revoir", je les serre dans mes bras, ils sont tous là, à cette soi-disant fête. Les voisins désagréables sont sur leur balcon d'en face. Même eux vont laisser un vide.

Pour quoi partir en fait? ok... mais pourquoi rester? Ni l'un ni l'autre de ces solutions ne m'apaise. Je suis peut-être trop difficile...

Silence Radio.

On me demande tous les jours "et tu comptes faire quoi ensuite?"... Silence Radio là encore. Don't ask, c'est le logo virtuel d'un virtuel T-shirt que je pense virtuellement porter à longueur de journée et de semaine, pour éviter cette phrase que je déteste. Je ne sais pas ce que je vais faire ensuite, c'est tout, c'est simple.