Voyage au Liban

23 septembre 2007

Vers Koura

Voici une autre aperçu du Liban, de ses multiples facettes... Le monastère de Balamand est absolument charmant... et les prêtres y sont très drôles! Le calme est si reposant, le temps s'arrête, les oiseaux chantent la paix et le soleil réchauffe les coeurs trop souvent meurtris. On aurait envie d'un Liban paisible, qui respirerait l'odeur des fleurs plutôt que la fumée des attaques et de la peur...

La suite de la journée s'est déroulée en pleine campagne de Koura, aux alentours de Tripoli, avec deux de mes amis. En passant par une "savonnerie" complètement artisanale qu'un ami connaît, perdue entre quelques arbres, des poules et des bidons, le savonnier passe sa vie à remuer son mélange d'huile d'olive et de caustique dans un énorme chaudron sur un feu de bois, on se sentait dans un autre monde, à l'écart de tout... Quel bonheur!

Puis nous passés par un village authentique, Amioun, où les maisons libanaises de pierres et d'arcades se dressent malgré le poids des ans, fières bien qu'en ruine pour la plupart... Une nostalgie d'un passé que l'on a pas connu s'empare de nous.

Quelques cafés chez l'habitant, quelques paroles avec les villageois, l'ambiance libanaise par excellence, l'hospitalité, la chaleur humaine contre vents et marées...

22 septembre 2007

Bien du mouvement..

Décidément je bloque pour ce blog...

Où est donc passé mon entrain, ma motivation pour l'écriture? Il s'est pourtant passé tellement d'événements en plus d'un mois! Entre un retour plus que bénéfique en Suisse et en France et un retour plutôt chaotique au Liban, je suis dans une nouvelle phase de ma vie. Ou disons plutôt qu'une nouvelle page commence, même si celles du blog ont été laissées blanches...

Une nouvelle page, oui, surtout par rapport à ma conception de l'Orient et de mon identité moitié-moitié. Je n'irai pas dans les détails mais disons que j'ai pu retrouver mon identité et en être fière. En effet, pendant une année, à force de vouloir me considérer comme une vraie libanaise, je me suis finalement perdue. A force de vouloir prouver que notre vie en Europe n'est parfois pas si différente qu'on veut bien le faire croire ici, je me suis tapée la tête contre un mur. A force de vouloir justifier mon appartenance à moitié libanaise alors que je n'en avais jamais eu d'aperçu, je n'ai fait que renforcer le dégoût de certains envers l'Occident et le dégoût de ma propre culture.

Or pourquoi renier ses origines? J'ai souvent eu honte de cette partie européenne en moi depuis que j'habite au Liban, par rapport surtout aux stéréotypes que la plupart des Libanais peuvent se représenter sur l'Europe. Mais maintenant, après avoir mûrement réfléchi, pourquoi une culture devrait-elle être plus "fausse" qu'une autre? Moins bien ou simplement trop différente? J'ai eu à faire face à un manque d'acceptation de la part de certains Libanais par rapport à "la culture européenne" - ce qui entre nous soit-dit, ne signifie absolument rien à mes yeux, tellement cela reste une notion trop vague pour être catégorisante-.

Plus j'ai voulu me couler dans le moule "libanais", moins on m'a acceptée, reprochant d'être "trop européenne pour comprendre" alors à quoi cela rime? Finalement, ce séjour en Suisse m'aura remis les pendules à l'heure, et cette fois-ci à l'heure suisse. J'ai réalisé que je n'étais pas libanaise malgré ma moitié libanaise. C'est cela qui m'a blessé mais c'est ce qu'il me fallait pour retrouver ma vraie personnalité, cosmopolite, ouverte, apatride. A vouloir être libanaise, j'étouffais, tel un oiseau que l'on met dans une cage à la cave.

Bien sûr que j'ai une affinité particulière pour ce pays, cette culture et certains aspects de la vie ici, mais quant à la réponse au titre de mon blog "libanaise, moi??!!", je crois avoir enfin trouvé la réponse que je cherchais tant...

Désormais, il me tarde de boucler la boucle, fermer les valises et partir du Liban. Mes recherches ne sont pas terminées alors je continue pour cela, mais j'ai une nouvelle motivation, celle de partir, de respirer ma vie ailleurs.

Je ne déteste pas le Liban, mais disons que j'ai appris à ne pas l'aimer davantage que ce qu'il mérite de l'être de ma part, c'est-à-dire qu'à moitié seulement...

Et ça, c'est une autre histoire!