Voyage au Liban

30 juillet 2008

Au revoir, Liban...


Oui, je suis partie du Liban, j'ai décollé.

Mon esprit s'est retrouvé catapulté dans la "civilisation" suisse, j'en ai pris plein la figure, rien qu'en arrivant à l'aéroport, l'accueil si "chaleureux" m'a donné envie de courir me réfugier dans l'avion du retour pour Beyrouth. "Mais qu'est-ce que je fous là?" a été la première question que je me suis posée en arrivant. La deuxième a été "pourquoi fait-il toujours froid dans ce pays, même en été?" et là, bingo, j'étais de mauvaise humeur. Sympa pour ceux qui venaient me chercher l'aéroport...

Bref, comme inconsciente, je monte dans la voiture. Routes droites, conduites droites, chauffeurs droits, champs agricoles droits, arbres droits, vaches droites...

Vous aurez compris, je suis dans l'antichambre du cauchemar. Tout semble si droit et mon esprit est devenu tellement tordu avec tout ce qui s'est passé au Liban, de pas vraiment droit..

Trois semaines se sont écoulées depuis que j'ai vu pour la dernière fois le soleil se lever sur Beyrouth.

Au revoir, Liban...

Silence Radio

Il me semble recommencer toujours les mêmes phrases, les mêmes discours. Je tourne en rond, je n'écris pas. Silence Radio. En fait, à chaque fois qu'il y a quelque chose à dire, je ne le dis pas. Silence Radio. Ma vie est faite de Silence Radio. un silence pesant.

Les jours passent, les jours sont effectivement passés. Après une "fête d'au revoir" ou une "fête d'adieu", expression totalement paradoxale, sauf pour les morts, qui eux, peuvent enfin se réjouir du vrai Silence Radio. Bref, tout se bruit pour dire que j'ai fait mes valises. Empaquetés des cartons et envoyé tout ça par cargo.

Je rentre "à la maison". Silence Radio.

Je pense à ma "maison", silence. Quelle "maison"? Celle du Liban, que je me suis trouvée, avec les amis dans le forfait, ou celle que j'ai quittée et qui m'attend, avec les chats dans le package? Silence Radio. Je ne sais plus où c'est, ma maison. Je ne sais pas si je suis contente, si je suis triste. Dire "au revoir" ou "adieu", finalement, ça ne change rien pour moi. C'est encore un silence qui s'installe, le silence des autres, de ceux que je vais laisser. C'est un vide de plus dans ce trop plein de tout.

Pleurer? pourquoi faire? silence radio. J'observe les gens qui me disent "au revoir", je les serre dans mes bras, ils sont tous là, à cette soi-disant fête. Les voisins désagréables sont sur leur balcon d'en face. Même eux vont laisser un vide.

Pour quoi partir en fait? ok... mais pourquoi rester? Ni l'un ni l'autre de ces solutions ne m'apaise. Je suis peut-être trop difficile...

Silence Radio.

On me demande tous les jours "et tu comptes faire quoi ensuite?"... Silence Radio là encore. Don't ask, c'est le logo virtuel d'un virtuel T-shirt que je pense virtuellement porter à longueur de journée et de semaine, pour éviter cette phrase que je déteste. Je ne sais pas ce que je vais faire ensuite, c'est tout, c'est simple.