Voyage au Liban

04 août 2006

Mes derniers instants à Beyrouth...

Je n'ai pas beaucoup écrit depuis longtemps...
Trop de tristesse, trop de coupures de courant, plus aucune envie de communiquer, bien qu'il soit nécessaire de faire connaitre au monde entier ce qu'il se passe au Liban...
Par ou commencer, je ne sais pas. Je n'ai meme plus envie de raconter mes derniers jours au Liban. Preuve que je suis réellement partie en laissant mon ame là-bas... Vous voyez le port de Beyrouth, et une fumée grise au-dessus...
Voilà la fumée des immeubles détruits par les bombes israéliennes, voici la fumée qui intoxique notre pays, poussière mortelle qui retombe sur nous, telle la mort qui plane au-dessus de nos tetes...

Et la mer... noire elle aussi. Noire comme la mort qui flotte et se répand autour du Liban. Les vagues sont des annonces de mort à chaque fois qu'elles s'écrasent sur la cote. Plus de vie ni dans l'air, ni dans la mer... Encore moins sur terre.
Et le phare, sensé nous guider, nous éclairer et nous annoncer "cote libanaise à l'horizon!!! Terre du lait et du miel"... Ce phare bombardé s'élève dans le ciel comme un poignard terrorisant tous ceux qui s'approchent de cette terre martyre... Et cette lumière n'est pas celle du soleil, mais bel et bien la lumière divine qui tente de reprendre l'ame du Liban.

Mais nous sommes là, bien vivants, prets encore une fois à lutter contre ces agresseurs. La justice n'est pas loin. Ceux qui ont semé la guerre vont récolter l'Enfer.

Coucher de soleil sur la plage de Beyrouth, "Ramlet el Baïda", la plage blanche, pourrait s'appeler "Ramlet el Assouad", la plage noire...

Beyrouth inspire la mort qu'Israël lui insuffle et expire la mort, fumée des cadavres qu'Israël lui impose.

Le soleil, témoin de toutes ces atocités, voudra t-il encore se lever? Pourra t-il encore supporter d'éclairer des visages d'enfants rongés par la misère et la souffrance?