Voyage au Liban

27 octobre 2006

Soiree au Camp palestinien de Chatila

Direction Le camp de Chatila, pour un iftar (repas de ramadan) avec un de mes amis palestiniens, dans sa famille.

A peine a 10 minutes de trajet en voiture depuis chez moi et un autre monde s'offre a mes yeux. celui de la souffrance, de la misere, des laisses-pour-compte...L'entree du camp nous salue de facon tres triste a travers les poubelles deversees a l'air libre, promettant une vie assez dure dans le camp. Manque d'hygiene, de proprete, manque de structures et constructions appopriees.

L'entassement. Autant dans les immeubles que dans les pieces. ils vivent a 10 personnes dans 2 ou 3 pieces. Le salon fait office de chambre a coucher, de salle a manger... les installations sanitaires sont insalubres et insuffisantes. Les gamins jouent dans les rues, avec un bout de bois, un truc trouve au hasard.

Puis c'est l'heure de la rupture du jeune. On commence par une priere, remercier dieu qui permet de la nourriture suffisante pour toutes ces bouches a nourrir, puis le repas. Modeste, sobre mais copieux, tous reunis, assis par terre, c'est la tradition, meme dans ma famille. puis a la fin, le cafe sur le balcon , commun a tout l'immeuble. Ils sont tellement gentils et accueillants, sympathiques et droles, malgre les conditions de vie plus que difficiles ils gardent leur sourire. Les enfants, neveux, cousins passent, courent, remuent dans tous les sens.. Le mouvement reprend apres l'iftar.

Les scooters partent dans toutes les directions, a moitie casses, boueux. Puis je pars visiter le camp avec mon pote. On se retrouve dans des petites rues, de genre arabe, qui grouillent de monde, a travers les marches de fruits et legumes, les petites epiceries, les magasins ou tout est tellement moins cher qu'ailleurs.. il fait nuit mais les gens vivent la nuit, ils ouvrent leur boutiques jusqu'a minuit.

Et c'est l'heure de repartir, je me retrouve chez moi et j'ai honte. Honte de pouvoir avoir de la chance de vivre ou je suis, honte de faire partie d'un autre monde. Honte que des etres humains puissent garder bonne conscience, en sachant ce qu'il se passe a quelques minutes de chez eux...