Voyage au Liban

07 décembre 2006

Le vide

Encore des jours qui pqssent et la situation ne s'améliore pas vraiment.

Je me sens vide de sens, je vais à l'université, je pianote sur le clavier et j'écris des stupidités, mes états d'âme...Pour quoi? Pour qui?

Il peut y avoir un grand bouleversement au Liban et nous sommes là, étudiant, travaillant, comme d'habitude. Comme d'habitude on se lève le matin et on part. Mais pour faire quoi? Quel est le but, alors que je ne vois pas d'avenir. Moi qui voulais plus tard rester au Liban, y travailler même, offrir mon aide ridicule à ce pays qui est une partie de moi.

J'en parle comme s'il était déjà mort. Et pourtant, il est bien vivant, bien réel malgré les guerres, malgré la destruction. Le problème est que l'on ne peut rien prévoir à long termes. Pas de projets, pas d'investissements, même personnel. Alors pourquoi?

S'il est déjà difficile de vivre en ayant un but dans la vie, celui qui n'a plus de but est condamné à survivre, malgré lui parfois.

C'est le vide. On marche mais on ne sait pas où on va, comme le Liban en ce moment et comme beaucoup de Libanais je présume.

Qu'est-ce qui peut combler ce vide? L'amour? Un amour inconditionnel pour le Liban? Rester ici coûte que coûte et persiste? S'engouffrer corps et âme dans ce vide plein de questions sans réponses?

Je ne sais pas et je ne sais pas si un jour je saurai.

2 Comments:

  • Mademoiselle, continuez d'écrire sur le Liban. C'est important pour l'histoire. Je mets votre adresse de blog dans mes favoris et je passe un commentaire de temps à autre. N'oublier surtout pas que, dans vos écrits, vous êtes le meilleur portrait de la situation.

    By Blogger Marchello, at décembre 07, 2006 7:47 PM  

  • Salut Aurélie,

    Je comprends ta souffrance, parce que je l'ai vécu. Cette souffrance que l'on a face à l'absurdité des choses, la mort, la misère, la guerre, ces plus grans maux de l'humanité.

    Non tu ne peux rien faire pour l'instant, à part assister impuissante à ce qui va se passer. Si ! tu peux d'ores et déjà faire une chose, témoigner.
    Et tu dois continuer ton propre chemin. Tu as décidé d'apprendre l'arabe. Alors travailles sans relâche. Et peut-être un jour, ce travail pourra servir à ceux que tu vois aujourd'hui souffrir.

    Continuer ton propre chemin n'est pas de l'indifférence. Mais c'est croire qu'avec ta propre histoire tu as un rôle à jouer dans l'Histoire avec un grand H, là où tu es, à ta mesure. Et rappelle toi que quoiqu'il arrive, tu es française, et que donc la place que tu as à prendre est celle d'une française, dont l'histoire n'est forcément pas totalement libanaise.

    Je ne sais pas si mes mots expriment bien ma pensée. J'espère en tous les cas qu'ils te redonneront un peu de force, pour continuer d'avancer, parce que la Vie est un bien précieux qu'il faut cultiver tous les jours.

    Je t'embrasse.

    Aude

    By Anonymous Anonyme, at décembre 10, 2006 7:00 PM  

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