Voyage au Liban

05 juin 2007

C'est normal, tu rigoles?!

Hier soir, 4 juin 07 vers 20h30, une explosion, encore une bombe, dans un quartier chrétien de la banlieue Est de Beyrouth à Sedd el-Baushrieh...



Bien que je me fasse du souci pour une famille habitant dans ce quartier, l'attentat en lui-même ne m'a fait ni chaud ni froid. Je pense que je commence à m'habituer à la "vie d'ici". On vit comme les gens, on continue notre train train. Après tout, pourquoi s'empêcher de vivre? C'est le but de ces attentats, or je ne me soumets à aucun ordre venant d'hommes!

Alors qu'une de mes amies reste cloîtrée chez elle après 17h par peur de tout, moi, j'en ai marre et je tente de sortir, en faisant attention toutefois. Bref, comme on dit "vas où tu veux, meurs où tu dois". Et c'est principalement dans des cas comme celui-ci, au Liban, qu'il faut appliquer cette philosophie... Tu peux rester chez toi et prendre le courant, comme moi l'autre nuit j'ai eu très peur et j'ai été un peu sonnée, des flammes de 15 cm au-dessus de la prise... alors voilà la preuve! c'est parfois plus dangeureux d'être à la maison.



Aujourd'hui, il y a encore des combats, au nord, au camp de Nahr el Bared et à Saïda, au camp de Ain el-Helwé, mais cette fois-ci un groupuscule Jnoud as-Shams, au sein même du camp, contre l'armée... Décidément ils ne comprennent vraiment rien à la vie, et encore moins à la mort, même s'ils sont persuadés du contraire.



Je m'en fous. Il faut se dégager de tout cela. Je n'ai plus envie d'entendre, de voir ou delire les informations, mais bon, il est nécessaire de se tenir au courant quand même, mais sans implications affectives, et j'essaie de le faire pour me protéger de la paranoïa hystérique relativement justifiée....