Voyage au Liban

16 avril 2007

Se remettre en appétit

Et bien je dois avouer que mon retour au Liban se rapproche. D'ici une dizaine de jours je serai à nouveau replongée dans le chaos, la crise politique, les différences culturelles, l'incertitude d'une guerre promise par Israël l'année dernière pour achever le Liban, bref, le Moyen-Orient comme on l'aime et comme on le déteste en même temps.

Mais retrouver les rues poussiéreuses et l'incivilité des conducteurs libanais me manquent tout autant que cela puisse sembler. C'est vrai que ces derniers temps j'oscille entre "je veux pas y aller" et "j'en ai marre de la suisse", bon, et bien pourquoi pas partir en Guyane alors, c'est un bon compromis, non??

Pourquoi tant de sentiments qui me déchirent? Je suis tiraillée entre l'Orient et l'Occident. J'ai besoin des deux sans pouvoir m'établir dans l'un ou dans l'autre. Je sais que si mes études me poussent en Orient pour l'instant, c'est que ma place est aussi là-bas, mais en même temps, j'ai le pouvoir de décider et choisir ce que je préfère. Or j'en suis vraiment incapable pour l'instant.

Un pas en avant, deux pas en arrière...

Après ces 3 mois passés en Suisse, je me suis réhabituée à une vie bien paisible. J'ouvre la fenêtre de ma chambre et je vois le lac, en entendant les oiseaux gazouiller. Je regarde les fleurs pousser et là je me dis : je peux enfin respirer, je peux aller courir dans le champs d'en face sans avoir peur de sauter sur une bombe à sous-munitions... Et là je me rends compte à quel point un épisode a priori quotidien et anodin en suisse n'a pas la chance d'exister de la même façon au Liban.

C'est à ce moment que je prends conscience de la chance que j'ai ici mais surtout, à quel point j'ai besoin de retourner là-bas...