Voyage au Liban

15 février 2006

Un 14 février à Beyrouth...

14 février 06...

La Saint-Valentin est la première chose à laquelle on pense généralement en Europe...

Pas à Beyrouth..
C'est le jour des "amoureux".....du Liban!

Aujourd'hui est le jour de la commémoration de la mort de Rafic Hariri, il y a tout juste un an. Il était le premier ministre. Il a été assassiné à Beyrouth.
Presque un million de Libanais sont descendus sur la Place des Martyrs, écouter les principaux acteurs politiques, dont le fils de Rafic Hariri, Saad Hariri. Je n'ai jamais vu autant de monde, réuni pour une même cause.

Une fois sur place, certains chrétiens et musulmans se côtoyaient, regardant ensemble dans la même direction, dans une unité parfaite parmi la multiplicité des confessions. Je n'ai jamais ressenti autant d'espoir qui flottait à travers la foule. C'est impressionnant comme les jeunes et moins jeunes sont tous impliqués dans la politique. Tous sont au courant de ce qu'il se passe et tous sont des citoyens actifs. Mais il ne s'agit que d'une vision politique, l'autre partie des Libanais ne sont pas d'accord avec la politique du gouvernement du premier ministre,dit "illegal". Et soit dit en passant, meme si ces Libanais sur la place des Martyrs sont reunis, il n'en reste pas moins vrai que chacun voit son propre Liban, a sa propre sauce... mais pas celle du tabboule cette fois-ci!

On ne verrait pas cela en France ou en Suisse, en effet, là-bas, on nage dans une profonde indifférence de ce qui se passe en politique (peut-être moins en France), ce n'est pas un reproche, c'est une observation. N'ayant jamais vécu la guerre (en suisse je parle) la terreur, le besoin d'être en paix et libre,il est "normal" presque de ne pas se soucier de ce que le gouvernement peut bien faire,puisque la suisse est un enfant gâté. Les quelques manifestations que l'on peut voir me semblent à présent ridicules. La dernière grande manif consernait le G8. Protestations contre la mondialisation, qui a tourné en manif contre la police et plus personne ne semblait se souvenir des raisons principales de la révolte... J'y étais.
Il y a une étonnante passivité qui enveloppe la plupart des citoyens suisses, puisque lors des votations, il n'y a qu'un tiers de la population qui vote.. (statistiques)


Je viens de trouver un autre sens à ce pays, d'entrer en lui comme on retourne en soi-même, et c'est une nouvelle dimension que je découvre lentement. Je viens juste de soulever un coin du voile....