Voyage au Liban

26 février 2006

Destination: Sud Liban

C'est parti pour une journée de visite, plutôt risquée, au Sud du Liban, la partie la plus sensible du point de vue sécurité avec son voisin Israël.

Nous nous sommes rendus jusqu'à cette fontière hostile, semée de fils barbelés électriques longeant tout le pays, où les soldats israéliens se tiennent cachés dans leurs jeeps, l'arme au point, toujours prêts à étancher leur soif de sang libanais...

En compagnie d'un cousin et d'une amie de l'uni, nous avons pris la route côtière, longeant la mer jusqu'à Saïda, puis Sour (Tyr en français, faut pas me demander pourquoi). Arrivés là, nous avons visité le site archéologique le plus fameux du sud. En effet, cette ville possédait un centre balnéaire réputé. On y trouve des ruines romaines, grècques et phéniciennes côte à côte. Des anciens bains thermaux, de gigantesques colonnes de marbre égyptien. Il y a une grande arène, témoin également d'une culture théâtrale développée.

Situés tout au bord de la mer, ces vestiges du temps jadis inspirent le calme et le respect. Les flots de la Méditerranée le savent mieux que quiconque. Ils nous murmurent ce que les pierres millénaires ont à cacher, sous l'oeil dominant du soleil oriental...

Puis, basculés quelques 2000 ans plus tard, la machine à remonter le temps indique 1996, lieu: Qana... Et là, tout s'effondre. Ou devrais-je dire, des milliers de personnes s'effondrent, sous les armes israéliennes. Un massacre qui coûta la vie de femmes, d'enfants, tous plus innocents les uns que les autres. Ils ont frappé fort encore une fois, et d'une manière des plus ignoble. Ces personnes se trouvaient dans un refuge des Nations Unies, au milieu du village. Les bombes ennemies saccagèrent en un instant, familles, foyers, espoirs et désespoirs. Il ne restait plus qu'un tas de cadavres déchiquetés, ensanglantés, méconnaissables...

Des photos prises sur le fait me donnèrent la nausée. Les larmes me semblaient insuffisantes pour ressentir l'horreur de ce massacre. J'aurais voulu vomir ce choc, cette douleur et cette injustice...devant la haine, devant l'abominable holocauste causé par ces ennemis de la paix...

Le lieu du massacre est resté tel quel, carbonisé, criblé de balles, complètement détruit. En mémoire de tous ces morts exterminés par la folie meurtrière d'Israël.

C'est lorsque l'on voit ces horreurs de nos propres yeux, que l'on comprend...Certains comprendront la haine, d'autres l'Amour du prochain, afin que cela ne se reproduise plus...

Puis au milieu des gravats, pousse une fleur, puis une deuxième...La nature reprend vit sur son lit de mort. Puis c'est la Vie à son tour qui reprend forme et renaît de ses cendres... On oublie pas, mais on continue de vivre, puis l'Espoir peut-être revient, avec toujours une larme au bord du coeur...