Voyage au Liban

20 juin 2006

NON...

Et bien il y a de cela quelques jours, j'ai dû prendre une grande décision...

J'ai finalement refusé le poste d'institutrice... Et oui... Malgré tous les encouragements que j'ai pu recevoir, et je remercie vivement ceux qui m'ont soutenue, j'ai beaucoup réfléchi à la situation et je dois arrêter de faire l'autruche et vouloir tout mener de front. Le travail à l'école me prendra trop de temps, faut pas se le cacher et en plus les petits enfants c'est fatigant, d'autanz plus que ce sera la première fois que j'enseigne à des "bébés".

Donc la directrice n'a pas sauté de joie, elle était même contrariée (et moi sûrement davantage) car je déteste revenir sur ma décision une fois que je me suis engagée. Mais là, il fallait que je pense à moi-même et à mon mémoire surtout.

Pour finir, je vais donc rester une année de plus au Liban mais je vais prendre encore des cours d'arabe, il faut quand même que je maîtrise mieux. Si je vais travailler à cette école, je ne vais pas progresser en arabe vu que j'aurais dû parler français, et j'aurais eu l'impression de perdre mon temps... Bref voilà. Je me dis qu'il vaut mieux que je termine tout, ensuite on verra. Le travail ce n'est pas ce qu'il manque au Liban!!!

10 juin 2006

Evaluation...

Hier matin, une secrétaire de la direction des écoles Maqassed m'appelle pour me donner un rendez-vous aujourd'hui, le matin, car elle veut que je prépare une leçon et que je la présente.

Vraiment les Libanais ont le chic pour prendre les gens de court. J'ai mes examens, elle veut que je prépare du matériel, une leçon sur les vacances, la plage, elle me fait rire...

Bref, j'ai préparé la leçon avec deux amis, Eric et Yohan, qui connaissent le domaine de l'école, ils sont bénévoles aussi dans une école pour réfugiés. Ils m'ont bien aidée.

Et ce matin, j'ai donné ma première leçon (20min). Mona, l'institutrice m'a donné quelques conseils aussi. Puis je me suis entretenue avec la directrice et l'évaluatrice. Celle-ci m'a dit que je manquais d'objectif pour la leçon. Je n'ai jamais fait ça de ma vie, je n'ai jamais appris, comment je peux savoir. Mais la directrice lui a répondu que je pouvais prendre le "cahier du maître" qui est une méthode pédagogique et le lire, avec aussi le cahier de préparation de Mona, histoire d'acquérir une structure de travail...

On verra la décision. Mais je me demande maintenant si ça ne va pas me faire trop avec les recherches du mémoire, la lecture de milliers de bouquins... D'un côté, on fini vers 13h donc ce n'est pas tout l'après-midi. Mais est-ce que je vais être trop fatiguée ensuite? Ou bien est-ce que je vais perdre trop de temps? je ne sais pas, je n'arrive plus à être sûr de faire le bon choix...

Bon, je ne suis peut-être pas engagée alors faut pas se tracasser à l'avance...

07 juin 2006

Rien n'est jamais gagné..

Hier, j'ai dit OUI!!!!

Au poste d'institutrice!!! Etant donné que j'ai eu la réponse de genève, comme quoi je pouvais faire mon mémoire à Beyrouth...
Je suis donc allée porter mon CV aujourd'hui au directeur des affaires pédagogiques des écoles Maqassed... Je n'ai vu que sa secrétaire qui m'a fait remplir un formulaire de postulation. En fait, je ne sais pas si je vais être prise. Ce n'est pas la directrice qui choisit mais lui. Il doit regarder mon dossier et ils m'appelleront pour une entrevue...

Donc, en fait, ce n'est pas sûr que je travaille là-bas, mais la directrice ne me l'a pas fait comprendre dans ce sens. Alors j'ai un petit mauvais pressentiment... Et maintenant, je me rends compte que si je ne suis pas prise, alors je serai déçue de devoir partir. Ce qui prouve que j'ai envie au fond de moi de rester...Alors qu'avant d'arriver au Liban je n'avais même plus envie de partir! Et certains avaient donc vu juste en me disant : "tu verras, tu n'auras même plus envie de revenir en Suisse"...et moi qui répondais " alors ça, ça m'étonnerait"...et bien voilà, rien n'est jamais gagné, rien n'est immuable...

J'attends maintenant le coup de téléphone de l'école...Mais je ne sais pas quand j'aurai une réponse, car nous sommes au Liban! Mais il faudrait quand même qu'ils me disent vite afin que je prenne mes dispositions, dans un cas comme dans l'autre...

Chez l'ermite...

Nous voici presque dans une caverne...c'est ici la petite chapelle de l'ermite. Il se contente d'un tronc d'arbre et d'une grosse plaque de pierre en guise d'autel, quelques rondelles de bois comme uniques décorations.

La chapelle fait office de sa bibliothèque..
L'ermitage, petite maison de pierre, sans aucune commodité.
La cachette de l'ermite, quand il réfléchit et qu'il ne veut voir personne. Il faut quand même être courageux. L'ermite vient de Colombie, il parle espagnol, un peu français et choueya arabe. Il y a eu des reportages sur lui.
Et pour terminer cette journée, un magnifique coucher de soleil sur le Mont Liban... Posted by Picasa

06 juin 2006

Couvents et monastères

On se demande parfois comment des gens ont l'idée d'aller vivre là-haut perchés, sans rien autour d'eux, où la vie est si rude, été comme hiver d'ailleurs. L'accès à ces lieux semble impossible si personne ne connaît les sentiers secrets... Les monastères se situent dans des grottes. En fait, la plupart du temps, ils ne construisaient que la façade, qui fermait la grotte et vivent donc dans la grotte à moitié aménagée. Et par dessus le marché, certains petits malins de patriarches ont également construit une cachette à l'intérieur! Ils ne manquaient pas d'humour ceux-là! C'est pas parce qu'on est moine qu'on est pas drôle...( mouais, bof..) Ici, une autre "grotte-monastère", où on peut admirer encore de très anciennes fresques chrétiennes sur les murs.
Là, le seul ami de la bonne soeur à gauche, et encore, il appartient aux "voisins" ( qui se trouvent bien loin quand même!) Soeur Marie Antoine nous a très bien reçus, elle nous a expliqué l'histoire du couvent et les explications dans la chapelle maronite.
Voici sa "demeure", le couvent dans la roche. Il ne faut pas croire, mais il y pas mal de touristes quand même qui vont visiter... Posted by Picasa

Randonnée dans la Vallée Sainte de la Qadisha

Dimanche 4 juin

Debout à 6h du mat' pour une très, très longue journée de marche dans la Vallée Sainte de la Qadisha, vallée aux 1000 couvents, monastères et ermitages...
Randonnée organisée par un de mes amis géographe, nous étions une douzaine de personnes. Je ne les connaissais pas avant mais le contact est facile, nous sommes au Liban!
A 7h nous prenons la route direction le Nord, en s'arrêtant prendre une "knefeh" en guise de petit déj' (délicieux!!) puis vers les 9h, la randonnée a commencé, dans le but de visiter des couvents et monatères chrétiens maronites. Les chrétiens du Liban se cachaient dans la montagne, dans les grottes pour échapper aux persécutions des musulmans de l'Empire Ottoman, cela, depuis l'an 1300 environ.
La Vallée est très verte, où l'eau coule en abondance mais il faut faire du chamin pour aller la chercher depuis les couvents souvents très éloignés de tout. Les montagnes sont abruptes, et les anciens y ont créé des jardins en terrasses, quel courage!!!
Sur la route il faisait déjà chaud et l'odeur de miel que dégageaient les genêts m'emplissait de sérénité. Enfin un peu de nature, enfin je sors de l'enfer beyrouthin des voitures pour me délasser au paradis des petits oiseaux...
Se délasser..humm, à vrai dire je ne pense pas que le terme soit exact, étant donné que nous avons marché pendant près de 8h, sous une chaleur de plomb, évidemment!!!
Mais le paysage et les découvertes ont valu la (grande) peine!

Vue depuis un ermitage...l'ermite y vit depuis 6ans, mais nous n'avons pas pu lui parler, il était enfermé dans une pièce en train d'écrire. Il étudie environ 4h par jour. Se couche plus tôt que les poules (d'ailleurs il n'en a pas!) et vit, ou survit des maigres plantations qu'il cultive à plus de 1400m d'altitude.
Ici, le village de Becharré et le Mont Liban en arrière-plan.

Vraiment c'était très beau. Posted by Picasa

03 juin 2006

Un pas vers la décision...

Ce matin, je suis restée dans la classe de la "grande section", donc ceux qui ont 5 ans. J'ai vraiment trouvé cet âge plus intéressant, j'ai pu communiquer au moins. J'ai même dû m'improviser instit' aujourd'hui, pour remplacer ma "collègue" quelques minutes...Et j'en suis sortie vivante, eux aussi... C'était pendant la fête de l'école il y a 2 mois.
Une de mes potentiels futurs élèves....Avec une bouille comme la sienne, comment ne pas aimer les enfants??
Et ici, 3 des élèves que j'ai suivis aujourd'hui. (la photo par contre date de 2 mois, d'où les pulls, histoire de vous rappeler que chez nous il fait CHAUD maintenant!!!)

La maîtresse de cette classe, Mona - qui est en fait ma cousine très éloignée - va quitter car elle ne supporte plus l'ambiance ni la direction. Il y a en a encore deux qui partent. ça fait beaucoup. Elles disent que c'est l'ambiance.
Pourtant, je trouve que c'est sympa et relax. Mais j'ai remarqué que les institutrices crient beaucoup et sur certains de leurs visage j'ai pu lire prfois de la méchanceté envers certains gamins. C'est triste quand même car même si quelques uns sont parfois très dissipés, il ne faut pas oublier qu'ils sont soit orphelins, soit ont des parents qui les battent ou qui les laissent à l'institut parce qu'ils ne peuvent pas l'assumer finacièrement ou affectivement.

Chacun d'entre eux a une histoire vraiment touchante et malheureusement triste dans la plupart des cas. Des parents illettrés, un père aveugle, un autre violent, des mères qui n'en peuvent plus de leurs multiples progénitures (parfois une dizaine) et les envoient jouer dans la rue, au mieux, devant la télé. Ces enfants ne font aucune activité sportive chez eux donc ils ont beaucoup d'énergie à dépenser, ou bien n'ont pas la chance d'avoir des parents assez éduqués pour leur faire faire leurs devoirs ou des activités culturelles ou simplement d'éveil...

Je me rends compte de l'impact du milieu social sur l'éducation, le language, l'intérêt de l'enfant à apprendre... En Suisse par exemple, ils ont beaucoup de chance et tant mieux pour eux. Tandis qu'ici...

Quand je les vois faire les terribles, je sais que ce n'est pas juste pour embêter, je ne pourrais pas par exemple leur crier dessus vraiment agrssivement ou leur faire du chantage ou encore les ignorer. Peut-être que je dis ça maintenant mais quand même, ça me choque de voir les maîtresses leur parler toujours sèchement et d'un ton plus qu'autoritaire, je dirais même militaire. Mais je ne peux pas juger, je ne suis pas (encore) à leur place...

Ma prof de Genève ne m'a pas encore répondu...mais j'espère que ce sera positif et que je pourrais rester... Posted by Picasa

02 juin 2006

Aux beaux jours, de bonnes nouvelles

Je suis enfin retournée à l'école des Maqassed aujourd'hui. Maintenant que je n'ai que les examens à préparer et plus de traductions interminables, j'ai davantage de temps. Ils m'ont tous demandé où j'étais passée, certains croyaient que j'étais repartie. Quand même, j'aurais dit au revoir, je ne suis pas comme ça.

À peine arrivée, Sana, la coordinatrice me prend à part et m'informe d'une grande nouvelle : ils me proposent un poste d'institutrice!

J'aurais une classe de pré-scolaires (5ans) et tous les après-midis de libres....Juste ce qu'il faut pour que j'aie du temps pour préparer mon mémoire, qui traitera du Liban bien entendu! Je dois donner une réponse lundi...
J'ai envie d'accepter mais je dois avoir l'autorisation de ma prof à Genève pour faire mon mémoire sans être suivie (ou seulement par email). Mais je crois que ça ne devrait pas poser de problème...
C'est très précipité, je ne m'attendais pas à cela du tout, mais je crois que c'est une opportunité à saisir, cela ne se représente pas tous les jours.
Je n'ai pas pris ma décision encore, je veux retourner demain à l'école pour vraiment m'imprégner des notions pédagogiques et voir si j'arriverai à supporter!
On me laisse le choix entre deux postes en fait, soit chez les tous petits (3ans) qui ne comprennent pas le français du tout et qui baragouinent un dialecte libano-enfantin de leur petites voix, certes très choues mais très aigües... et je n'ai pas encore la fibre maternelle très développée...Soit le postes dans la grande section des 5ans, qui savent reconnaître des mots, des lettres, donc c'est déjà plus intéressant.

Ce serait un grand chamboulement, car moi qui rêvais déjà de retrouver mon p'tit appart à Genève avec mes chats, mes amis qui me manquent énormément, la raclette et la fondue suisse, sans parler du froid, de la grisaille de l'hiver et dans le coeur des gens ( je parle de l'atmosphère en Suisse) ... Allez, un petit clin d'oeil à la mer, à l'été prolongé de Beyrouth... et je crois que le choix se fait rapidement, non?

Yalla, kul shi bil kheir, n'challah Posted by Picasa

01 juin 2006

Dernier cours...

Aujourd'hui, j'ai eu mon dernier cours à l'université à Beyrouth. Il s'est déroulé comme les autres, et la fin est arrivée. C'est à peine si les filles de ma classe m'ont dit au revoir, elles sont parties de la classe directement. Akid (=bien sûr) je vais les voir à l'examen mais on ne pourra pas parler. Il y en a juste une, Zeynab, qui m'a proposé de se voir après les exas.

Je suis partie donc, seule, le coeur un peu lourd, comme si tout ce séjour finissait le bec dans l'eau. Et en plus je n'ai pas l'impression d'avoir progressé de façon phénoménale. Encore hier, le prof de traduction me disait qu'il n'avait pas corrigé ma traduction en entier car il n'avait pas tout compris, et mon écriture en arabe n'était pas claire. Sympas pour finir l'année sur une note positive, ce n'est pas bien joué.

Alors voilà, les examens approchent, dans 2 et 3 semaines, puis "khalas" (=c'est terminé, ça suffit) . Le temps est passé très vite et je n'ai pas le sentiment d'avoir profité de mon séjour à 100%...surtout point de vue études., mais bon, l'arabe n'est pas une langue que l'on acquiert si vite, ya`nii (=je veux dire) il faut plus , beaucoup plus de temps.

Yalla, pour l'instant, même si mes cours sont terminés, je continue à suivre des conférences, à m'instruire et bosser pour les travaux que je dois rendre à genève. Le rete, on verra!!!